
UNE RÉALITÉ QUE JE VOIS TOUS LES JOURS
Régulièrement je reçois des gardiens qui s’inquiètent pour leur animal. Aboiements, vomissements, repli, destructions, malpropreté, léchage excessif… On cherche un parasite, une intolérance, une douleur physique. Et pourtant, derrière ces signaux visibles, se cache souvent un état émotionnel oublié : l’anxiété.
J’ai écrit cet article pour ouvrir une porte sur cette réalité que l’on voit encore trop peu. Je vais vous parler ici de ce que j’observe chaque jour en rendez-vous, sans vérité absolue, sans généralisation, mais avec une volonté sincère de vous faire prendre conscience d’un facteur sous-estimé.
DES SYMPTÔMES EN SURFACE, DES ÉMOTIONS EN PROFONDEUR
Dans la majorité de mes accompagnements, il y a une constante : l’anxiété est présente en fond, même quand elle ne saute pas aux yeux.
Souvent, tout commence par des questions :
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« Mon chien vomit tous les matins. »
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« Mon chat s’arrache les poils. »
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« Il refuse de manger sans raison. »
Des symptômes qui semblent physiques. Mais quand on gratte un peu, on découvre autre chose. Une perte de repères, un stress latent, parfois ancien, parfois récent.

Je retrouve souvent des comportements comme :
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Agressivité soudaine
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Vomissements récurrents
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Boulimie ou perte d’appétit
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Aboiements ou miaulements excessifs
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Destructions ou automutilation
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Repli ou hypervigilance
Et presque jamais, on ne me parle d’anxiété lors du premier contact. Pourtant… c’est bien souvent le fil rouge.
D’OÙ VIENT TOUTE CETTE ANXIÉTÉ CHEZ NOS ANIMAUX ?

Les émotions du gardien (et le monde qui bouge trop vite)
Nos animaux vivent dans notre monde, mais ils n’en comprennent pas les règles. Une séparation, un déménagement, un changement d’emploi du temps… Tout cela peut être vécu comme une perte de stabilité, sans explication possible.
Je me souviens de ce chien ayant développé un eczéma sévère un mois après un divorce.
Ou encore ce chat qui a déclenché un TOC de léchage après un simple changement de routine.
Et ce chien qui a arrêté de manger après un déménagement, sans aucun problème médical détectable.
On parle ici de stress de transition, mais aussi d’un phénomène que je vois très souvent : l’animal miroir.

C’est quoi un animal miroir ?
C’est un animal qui ressent vos émotions comme une éponge, et qui peut même les refléter dans son comportement.
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Vous êtes tendu.e → il aboie, se cache.
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Vous êtes triste → il semble fatigué.
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Vous êtes stressé.e → il devient agité.
Il ne copie pas. Il vit avec vous. Et parfois, à votre place.
L’erreur de casting : un environnement inadapté à l’animal

Il arrive que le problème ne soit pas l’animal… mais la non-connaissance de ses besoins profonds.
Un Husky qui n’a que des balades de quartier en laisse.
Un chien de travail enfermé seul dans un jardin.
Un Golden chez des personnes qui ne tolèrent ni boue, ni poils.
Un chat seul tous les week-ends, alors qu’il a déjà connu l’abandon…
L’anxiété ici est souvent silencieuse. Elle se traduit par de l’hyperactivité, des comportements de compensation, de l’agressivité ou des troubles du sommeil. On oublie que :
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Un chat dort environ 15h par jour
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Un chien, 13h minimum
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Les règles doivent être claires, stables et cohérentes
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Le besoin de lien et de communication est réel
Trop peu de règles ou des règles qui changent sans cesse désorientent. Trop de stimulations fatiguent. Pas assez de dépenses créent de la frustration. C’est un terrain fertile à l’anxiété.
La génétique : certaines races plus sensibles que d’autres

Enfin, certaines races sont plus sensibles émotionnellement, tout simplement parce que leur tempérament ou leur passé génétique y prédispose.
Un chien de berger, habitué à travailler avec du calme, de l’espace et une mission claire, peut rapidement se sentir en insécurité dans un environnement urbain bruyant, plein de stimulations, de monde et de mouvements constants — surtout si ses besoins physiques et mentaux ne sont pas respectés.
Un chien de travail élevé pour performer aura besoin de stimulation et de régularité.
Un petit chien vivra dans un monde trop grand pour lui, bruyant, envahissant… et développera des peurs légitimes.
Tout cela ne veut pas dire que c’est une fatalité, mais bien que certaines races ont besoin d’une attention particulière pour vivre sereinement dans nos environnements actuels.
QUE PEUT-ON FAIRE POUR AIDER SON ANIMAL ANXIEUX?
Heureusement, il existe de nombreuses pistes pour accompagner l’anxiété, que ce soit en prévention ou en soutien :
Prendre conscience de l’impact de ses propres émotions
Notre état d’esprit influence directement celui de notre animal, surtout s’il est « miroir ».
Un simple changement de discours peut tout changer :
De : « Il ne va pas y arriver, ça va être un échec. »
À : « On va y arriver ensemble, et quoi qu’il arrive, je suis là pour lui. »
Votre calme devient le sien.
Expliquer à votre animal ce qui va changer
Oui, parler à votre animal est loin d’être ridicule. Lui expliquer les changements à venir, le préparer, l’accompagner en douceur, peut déjà l’aider à mieux vivre les transitions.
Se renseigner AVANT d’adopter
Comprendre les besoins physiques, émotionnels et relationnels de l’animal que l’on souhaite accueillir, c’est un acte de responsabilité.
Un Bengal enfermé dans un petit espace sans stimulation risque de mal vivre sa vie.
Un chien de sport aura besoin d’activité physique et mentale régulière, sinon son énergie se retourne contre lui.
Se faire accompagner si besoin
Quand tout a été tenté sans résultats, un accompagnement personnalisé peut être bénéfique.
En naturopathie animale, on peut soutenir l’animal via :
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Les fleurs de Bach, pour agir sur les émotions profondes
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La phytothérapie ou gemmothérapie, pour soutenir le système nerveux
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L’aromathérapie (avec précautions)
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L’alimentation adaptée
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Des rituels de lien humain-animal
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Et un travail sur l’environnement et le rythme de vie
Et bien sûr, un éducateur ou comportementaliste peut compléter cet accompagnement pour mettre en place des repères solides et une communication plus fluide.
🌟 Un animal ne pourra jamais aller bien durablement si son gardien ne change rien.
CONCLUSION – ET SI C’ÉTAIT LE DÉBUT D’UNE AUTRE RELATION ?
L’anxiété n’est pas une fatalité, ni un défaut. C’est un message. Une demande de compréhension, d’adaptation, de lien.
Un animal bien dans ses pattes, c’est souvent le reflet d’un gardien conscient, curieux, et engagé.
Et si vous êtes là, à lire ces lignes, c’est que vous êtes déjà sur ce chemin.
Vous souhaitez aller plus loin ?
J’accompagne les gardiens d’animaux anxieux via des consultations personnalisées à distance, pour vous aider à comprendre ce que votre animal exprime… et trouver des solutions naturelles et durables, ensemble.
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